Selon l’étude, seul un responsable supply chain sur dix (11 %) affirme que son entreprise peut faire face aux perturbations en moins de 24 heures. Soulignant une frustration généralisée, plus de deux tiers (72 %) des sondés admettent d’ailleurs ne pas être « très satisfaits » de leur temps de réponse.

Les résultats permettent ainsi de diagnostiquer les maux de la supply chain française, puisque ses responsables identifient le manque de données fiables et de qualité (43 %), de capacités d’analyse adéquates (45 %), de personnel utilisant l’analyse en temps réel (44 %) et d’outils IT (43 %) comme principaux obstacles à une meilleure planification et exécution de la supply chain.

Par ailleurs, la France se distingue parmi ses voisins en Europe, puisque 38 % de ses responsables supply chains déclarent encore être dépendants d’Excel en parallèle des applications supply chain dédiées, contre 14 % au Royaume-Uni par exemple. Au niveau mondial, seuls 16 % des répondants se disent encore dépendants du tableur, avec 8 % aux États-Unis, et seulement 3 % en Inde. Ces chiffres illustrent le parcours qui reste à accomplir pour la France dans ses efforts de digitalisation.

Bien que les répondants expriment un mécontentement massif quant à la capacité de leur entreprise à résister et à réagir aux chocs affectant les supply chain, ils restent optimistes quant au potentiel des technologies pour renverser la situation, avec 94 % des responsables en France affirmant que de meilleurs outils d'orchestration auraient un impact « modeste » (41 %) ou « significatif » (53 %) sur les performances de la supply chain.

Cette étude révèle donc une réalité difficile : la majorité des décideurs supply chain peine à maintenir ses opérations agiles et flexibles face à un flot constant de perturbations dues à des conflits géopolitiques, des catastrophes naturelles et diverses autres sources de volatilité. Alors que le temps de réponse moyen face aux crises - cinq jours - est préoccupant, l’étude indique que les performances varient significativement selon les secteurs. Dans le secteur industriel, par exemple, 28 % des sondés affirment être en mesure de réagir en moins d'un jour, contre 15 % dans le domaine des sciences de la vie et 14 % dans l'aérospatial.

« Lors des présentations financières trimestrielles, il est désormais plus fréquent d'entendre que les supply chains déterminent le succès ou l'échec, et ces données montrent qu'il existe une opportunité considérable d'améliorer la résilience et la gestion des risques dans tous les secteurs » déclare John Sicard, président et directeur général de Kinaxis. « Des solutions de pointe, de bout en bout et alimentées par l'IA, permettent aux entreprises d’atteindre une meilleure transparence et d’accroitre leur agilité et leur collaboration. Cela peut aider les responsables de la supply chain à devenir des héros plutôt que des coupables lorsque de nouveaux problèmes surgissent ».

L’étude comprend d’autres chiffres clés notamment :

• Les répondants issus du secteur industriel évaluent leur résilience au plus haut (47 %), par rapport au retail (29 %) et à l'aérospatial (27 %)
• 23 % des responsables supply chain en France prévoient d'adopter de nouvelles technologies dans l'année à venir pour améliorer la résilience de leur supply chain
• 31 % des responsables supply chain en France souhaitent avoir accès à des plateformes d'orchestration de la supply chain offrant des capacités d'IA/genAI
• Alors que 55 % des responsables supply chain en France estiment que leur supply chain représente un avantage concurrentiel pour les 12 prochains mois, ce pourcentage chute à 32 % sur les 1 à 3 prochaines années
• 32 % des responsables supply chain en France indiquent que le principal obstacle à l'adoption d'une application d'orchestration de la supply chain est de ne pas trouver le bon fournisseur de solution.

Méthodologie : L'étude a été réalisée en décembre 2023 par IDC et commanditée par Kinaxis, interrogeant 1800 leaders de la supply chain à travers l'Europe (France, Allemagne et Royaume-Uni), l'Amérique du Nord (USA et Canada) et la région APAC (Japon, Taiwan, Inde et Australie).