Cette édition 2022 a pris une nouvelle dimension avec une enquête menée au niveau national par l’institut CSA Research auprès d’un panel représentatif de 300 dirigeants* et 500 salariés d’entreprises de plus de 50 personnes. Une prise de hauteur qui apporte un nouveau regard sur la perception des dirigeants et les attentes des salariés quant à leurs espaces de travail.

Les salariés aiment venir au bureau

75 % des salariés ont plaisir à revenir au bureau, une proportion qui atteint même 84 % dans les petites structures entre 50 et 99 salariés.

C’est principalement la perspective d’échanger avec leurs collègues (à 61 %) et de voir ces derniers (à 60 %), qui les motive à venir sur leur lieu de travail.

D’ailleurs les dirigeants ne sont que 8 % à déclarer avoir du mal à faire revenir leurs collaborateurs.

« Au travers cette étude, il apparaît clairement que l’entreprise est beaucoup plus qu’un lieu de productivité. C’est un lieu de sociabilité, où les salariés viennent pour se retrouver, échanger, partager. Cela pose clairement la question du lien social dans un contexte où le travail hybride semble devenir une nouvelle manière de travailler avec la normalisation du télétravail. L’aménagement de ces lieux d’échanges, les bureaux, nécessite d’être repensés comme le révèle l’étude menée auprès des salariés », déclare Julie Gaillot, Directrice du pôle Society de l’institut CSA.

Travail hybride, coworking, flex office : de nouveaux modes de travail appréciés

On ne vient plus au bureau 5 jours par semaine. Le modèle hybride s’est largement imposé et ce sont aujourd’hui 70 % des salariés, et même 79 % en IDF et 87 % chez les cadres, qui ont accès au télétravail avec une moyenne de 2 jours par semaine.

“ La normalisation du travail hybride, mix entre présentiel et distanciel, a mouvementé la semaine type des collaborateurs. Davantage centrée sur les usages et la nature des activités (concentration, collaboration, innovation …), elle incite les entreprises à repenser leurs espaces, leurs organisations et les modes de management. Une réflexion stratégique qui devra nécessairement prendre en compte les nouvelles aspirations des travailleurs et jeunes diplômés ”, ajoute Doriane Bettinger, Directrice People & Transformation chez Parella.

Un quart seulement des entreprises proposent des espaces de coworking à leurs collaborateurs, 17 % en IDF. Si aujourd’hui les salariés ne sont que 22 % à en bénéficier, 21 % de ceux qui n’y ont pas accès trouveraient cela utile.

Enfin le flex office n’est aujourd’hui proposé que par 15 % des entreprises et concerne 28 % des salariés, avec en moyenne 6 postes disponibles pour 10 salariés.

Pourtant, 77 % des salariés qui en bénéficient en ont une bonne perception, surtout pour la liberté qu’il leur apporte et la possibilité de choisir sa place chaque jour.

Les dirigeants qui l’ont mis en place l’ont fait avant tout pour une meilleure utilisation des espaces (69 %).

L’espace de travail un puissant levier RH

Les locaux sont un enjeu important ou prioritaire pour 81 % des dirigeants et un atout concurrentiel pour 56 % d’entre eux.

Ils sont conscients du rôle de leurs espaces de travail sur le bien-être de leurs salariés à 90 %, sur la performance de ces derniers à 84 % et sur l’image de leur entreprise à 82 %.

Les locaux et espaces de travail sont un puissant levier d’attraction et de fidélisation des collaborateurs. Pour 75 % des salariés, ils contribuent à l’envie de rester dans l’entreprise et pour 71 %, ils constituent un critère de choix important ou décisif de leur futur employeur.

Les dirigeants en ont bien conscience et 72 % considèrent que l’espace de travail est un levier d’attraction et de rétention des talents.

73 % des dirigeants et 82 % des salariés reconnaissent que pour donner envie aux collaborateurs de venir au bureau, les entreprises doivent proposer des espaces « mieux qu’à la maison ».

Des attentes fortes des salariés à prendre en compte

Le critère le plus important pour les salariés reste la localisation (54 %) suivie de l’aménagement des espaces (41 %) et de la qualité des équipements (36 %).

Si, comme les dirigeants, les salariés se disent satisfaits de leurs locaux, ils sont toutefois beaucoup plus modérés. Ainsi, la part des « très satisfaits » à l’égard du confort, de la localisation et de la surface est nettement plus faible que chez les dirigeants (écarts observés respectifs de -29pts, -28pts et -24 pts).

Les salariés sont également moins nombreux que les dirigeants à trouver leurs locaux très adaptés à l’image de leur entreprise, au respect des normes environnementales ou aux nouveaux modes de travail avec là encore des écarts respectifs de -29 pts, -27pts et -23 pts.

Les dirigeants doivent aussi être conscients des attentes de leurs collaborateurs quant aux services proposés par l’entreprise. Les salariés sont majoritaires à juger utile les offres de restauration (65 %) les offres d’activités sportives (54 %), les offres de services santé mentale et bien-être (55 %) ou encore une salle de sieste (51 %). Or sur tous ces items la part des entreprises le proposant déjà est systématiquement inférieure à 30 %.

Salariés et dirigeants se rejoignent sur leur sensibilité aux enjeux que sont le confort thermique (respectivement 95 % et 93 %), la lumière naturelle (respectivement 94 % et 92 %), la qualité de l’air (respectivement 91 % et 88 %) ou encore l’isolation phonique (respectivement 90 % et 86 %) sur le lieu de travail.

Et le bureau du futur dans tout ça ?

Il devrait rester bien physique puisque 3 % seulement des salariés l’envisagent dans le Métavers. Comme quoi, voir ses collègues en chair et en os reste précieux !

* Parmi les 300 dirigeants interrogés, on compte 200 DRH, confirmant une prise en main des espaces de travail par la fonction.