Baromètre annuel de la rémunération des DAF
CFO Connect, communauté de responsables financiers en France animée par Spendesk, publie sa 3e édition du baromètre annuel de la rémunération des DAF. L’étude révèle que, pour les responsables financiers français, l’année 2024 est fortement marquée par l’intelligence artificielle et l’innovation. La profession fait également état de sa satisfaction salariale, malgré une faible évolution de leur rémunération.
Le baromètre annuel de la rémunération des DAF rassemble des données sur les rémunérations pour différentes fonctions financières, secteurs d'activité, tailles d'entreprise et pays. Pour ce faire, CFO Connect a interrogé 750 responsables financiers, en particulier des cadres supérieurs et des directeurs financiers, dont 200 en France.
Le rapport aide à définir les attentes en matière de rémunération pour l'ensemble de la fonction financière. Les résultats mettent également en évidence les tendances et les écarts entre les zones géographiques, les sexes et les niveaux d'expérience. Le rapport fournit les données et les informations nécessaires pour prendre des décisions plus éclairées et plus équitables en matière de rémunération.
Intelligence artificielle et innovation, au cœur des mutations du métier
Ce début d’année 2024 est marqué par un développement sans précédent de l’intelligence artificielle. Là où 2023 traduisait cet engouement par une généralisation dérégulation, l’adoption de l’AI Act européen en début d’année a conduit à une nouvelle dynamique, plus raisonnée et responsable, de l’intelligence artificielle.
Ils sont ainsi plus de la moitié (50,5 %) parmi les répondants français à se dire “enthousiastes” au regard de l’impact que pourrait avoir l’intelligence artificielle sur les équipes financières, légèrement au-dessus de la moyenne mondiale (46,7 %).
À l’inverse, ils ne sont que 1,0 % à se dire “désintéressé” ou “inquiet”. Si l’enthousiasme est plus fort chez les 18 - 25 ans, culminant à 66,7 %, il l’est aussi chez les plus anciennes générations. Les 40 - 50 ans sont ainsi 52,6 % à se dire enthousiastes.
« Dans l'ensemble, les professionnels du secteur financier sont optimistes quant à l'impact que l'IA peut avoir sur les équipes financières, même si des doutes persistent. Les employeurs doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour répondre aux inquiétudes des salariés concernant l'IA et démontrer l'impact positif qu'elle peut avoir. Plus les équipes financières s'adapteront rapidement aux outils d'IA, plus elles seront précises et efficaces. Se familiariser avec cette technologie, ainsi qu'avec d'autres outils de la fintech, augmentera probablement aussi le potentiel de rémunération individuel », affirme Alice Rebert, directrice des ressources humaines de Spendesk.
Dans un contexte où les scale-ups françaises doivent relever des défis de financement importants tout en atteignant la rentabilité, la fonction des responsables financiers y est devenue centrale. L’indice Next 40/120 a d’ailleurs revu ses critères de sélection pour accorder davantage de place à cette rentabilité. Ainsi, les scale-ups font appel à des DAF de plus en plus expérimentés. Elles embauchent désormais des responsables financiers de plus de 40 ans dans 33,3 % des cas, contre 22,3 % l’année précédente (+11 %).
Pour attirer ces profils expérimentés, les scales-ups n’hésitent pas à mettre la main au porte-monnaie, en proposant en salaire en moyenne 7 % supérieur à la moyenne de la tranche d’âge (130 909 euros en scale-up contre 121 887 euros au total). Phénomène français, catalysé par les ambitions de la French Tech, il ne se retrouve pas au niveau mondial où la moyenne des salaires des DAF croît là selon la taille de l’entreprise : start-up, scale-up, entreprise publique puis entreprise privée.
Des DAF relativement satisfaits de leurs conditions de travail malgré une stagnation des salaires
Le salaire moyen des responsables financiers français tend à stagner entre 2023 et 2024. Il augmente seulement de 0,15 %, passant de 108 849 euros à 109 023 euros bruts annuels, tandis qu’il augmente de 8,1 % au Royaume-Uni (atteignant 175 357 euros), de 11,3 % au États-Unis (253 072 euros) et de 19,1 % en Allemagne (182 416 euros).
Malgré cette moyenne basse en France, les DAF français s’inscrivent dans la moyenne des pays où les DAF sont les plus satisfaits de leur salaire, à hauteur de 54,4 % en France contre 57,0 % en moyenne monde. Au même titre que les allemands (55,0 %) et les britanniques (49,6 %) dont les salaires moyens sont pourtant supérieurs. Les américains, quant à eux, sont largement au-dessus, à 61,0 %.
Alice Rebert ajoute : « Les avantages sociaux en France rendent difficiles la comparaison entre les pays européens et entre l’Europe et les États-Unis. La protection sociale, les assurances retraite, chômage, maladie, les congés payés ou les RTT sont tant de dispositions qui expliquent aussi la satisfaction des DAF français vis-à-vis de leurs rémunération alors même qu’ils apparaissent, en termes de salaire brut, parmi les moins bien lotis».
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